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vendredi 7 octobre 2016

Un différend. Et il jette le froc aux orties.


François Ngor Ndiaye invité de Tounkara
François Ngor Ndiaye est un abbé raté. Son très fort caractère en sa qualité de porte-parole des séminaristes de Sébikotane d’alors (1974 à 1979) lui a fait ôter la soutane pour revêtir les habits de civil. Il est musicien amateur dans l’âme, joueur de Kora et auteur d’une collection de trois cahiers de trois cent pages de contes et de proverbes en Wolof et sérère en instance d’édition.

En cette fin de matinée balayée par un vent frisquet, Mr Ndiaye trouvé dans son agence de voyage sise sur l'avenue Bourguiba est en costume gris, pull marron et chemise bleue, le tout accompagné de sandales bleues. Il explique cet habillement particulier en ces termes : « Je me vêts de la sorte parce que je me sens plus fragile que les autres et une fois dans mon lieu de travail, je mets des sandales pour ne pas avoir les pieds coincés toute la journée».

L’homme, en association avec Marie Madeleine Diatta Faye a mis sur pied depuis deux ans l’agence de voyage Maloufar-Travel-Services. Ce, grâce à sa formation en administration de projets dans les Organisations Non Gouvernementales. Démarche vieillissante, les traits tirés, la lèvre inférieure pendante,  le natif de Soukhème dans le département de Mbour en 1954 n’en n’est pas pour autant sédentaire. De teint noir, un mètre soixante et un pour soixante-deux kilos, il dispense parallèlement des cours de développement personnel à l’Université Catholique de l’Afrique de l’ouest (Ucao) et dans d’autres universités privées de la place. 

Légèrement fier sa trouvaille, il ajoute « Ma technologie a évolué parce qu’elle était mécanique avant mais je travaille avec le feu maintenant. Ce filtre est tellement demandé que je suis très dérangé quand il y a rupture de stock. Je suis obligé de prendre une liste de commandes en attente alors que c’est mauvais pour le commerce. Avec des bougies incorporées, j’élimine les matières en suspension c’est-à-dire tout ce qui est calcaire, pierre, sable ainsi que 97% des bactéries dans l’eau avec attestation du ministère de la santé où je suis nommément cité ». D’ailleurs, le Centre d’études des Sciences et Techniques de l’information (Cesti) lui a envoyé il y a deux ans quelques étudiants pour un reportage sur ses filtres. Il fut de 1992 à 1993 animateur-pédagogique au cours Sainte Marie de Hann. En 1980, il a combiné ses études de lettres modernes à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad) au poste d’adjoint au préfet des cours sacré cœur de Dakar pour les quatrième-troisième et professeur de morale pour le même niveau.

Immigration
« Les sciences de l’éducation, c’est toute une vision du monde et celui qui l’a bien assimilé a tout le temps le souci d’aider les gens à dépasser leur condition, à partager une expérience, à contribuer à relever la qualité des ressources humaines dans une nation ». C’est l’argument qu’avait  farouchement défendu le jeune étudiant de trente ans qu’il était à son retour de France partout où il est passé pour chercher du travail en début janvier 1986. Il s’est retrouvé à Lyon en octobre 1981 pour étudier les sciences sociales appliquées (comptabilité, mathématiques, sciences politiques et sciences économiques) aux facultés catholiques. Il obtient via une formation parallèle le diplôme d’État de moniteur de colonies de vacances.

Deux ans après, il fait les beaux jours de la faculté d’État à Lyon 2 aujourd’hui appelé l’Université lumière pour décrocher une maîtrise couronné de la mention très bien en sciences de l’éducation sur la réconciliation entre l’école élémentaire et le monde rural au Sénégal. Une calculatrice entre les mains, le phrasé harmonieux, il raconte avoir travaillé avec le corps de la paix américain pendant neuf ans et formé au passage des volontaires américains à la culture sénégalaise avec le statut de Directeur adjoint chargé de l’administration du centre de Thiès. « Nous formions des classes par langue en fonction de la future destination des bénévoles : le milieu sérère, wolof, diola,puular » ajoute-t-il. Fort de cette expérience, il avait suggéré à l’époque que l’Église catholique à commencer par l’Église de Dakar crée un centre de formation en langues pour ses pasteurs. « Certains pensaient que ce n’était pas nécessaire mais l’expérience a prouvé que si,car une bonne frange de la population ne comprenait pas français en plus de la problématique des prêtres au wolof minable ». 

Son image
Marié le deux mai 1987 et père de trois enfants, ce monogame,  enfant de  Mbékhor (communauté rurale de Fissel) où il a grandi,  est diversement apprécié par ses enfants. Son fils aîné Jean-Baptiste Demba Ndiaye, 27 ans, teint noir,  petit de taille, voix de stentor,  maitrise de sociologie et de gestion des ressources humaines en poche trouve son papa très perfectionniste dans le travail, ce qui occasionne parfois des conflits.Il est aussi très drôle avec ses histoires et très attaché à la prière familiale après le dîner. Sa petite sœur  Marie-Hélène Ndiaye parle de son papa comme quelqu’un qui tient énormément à son image de marque, qui parle tout le temps de morale et d’éthique au point de sombrer dans l’égoïsme. A part sa trop grande rigueur, le technicien en automobile ne voit pas de défaut en lui. Peut- être pour ne pas le discréditer.

vendredi 20 mai 2016

Commentaire sur l'hippopotame qui fait des ravages à Tambacounda




24 morts et un blessé grave depuis 2007. C’est le bilan lugubre des attaques d’un hippopotame vivant dans le fleuve Gambie sur de paisibles citoyens dont le seul péché est d’être allé pêché dans ledit cours d’eau. 

Les populations des villages de Gouloumbou, Guénéto, Nguén et Sankagne ne dorment plus du sommeil du juste. Les habitants des communautés rurales de Missirah et de Néttéboulou sont en effet terrorisés par un hippopotame qui blesse et tue sauvagement.

Avec la pêche comme activité phare, les autochtones ne peuvent s’empêcher de travailler pour gagner leur vie. Or, la bête féroce dicte sa loi dans les eaux du fleuve et ses environs. Même les bœufs ne sont pas épargnés. Selon le récit des témoins, le 04 Août 2015, vers quinze heures à Sankagne, Mamadou Camara pêcheur de 38 ans et Siradio Fall, élève en classe de 3e ont fait les frais de la furie du tueur en série alors qu’ils pêchaient tranquillement.

Ils ont à trois reprises été chargés par le mammifère qui a renversé leur embarcation et emporté avec lui Mamadou Camara vers une destination inconnue. L’élève Siradio Fall a pu s’enfuir à la nage laissant son compagnon avec le monstre dans l’eau. Le corps du pêcheur n’a pu être repêché dans un piteux état que tard dans la nuit du cinq août 2015 à 500 mètres des lieux de l’attaque.


C’est la question qui taraude les tambacoundois depuis 2007 Frédéric. Selon un agent des eaux et forêts de la zone sous le couvert de l’anonymat, son chef attend de recevoir l’aval des autorités compétentes pour envisager des mesures appropriées visant à mettre un terme aux dérives de l’animal assassin. Pour l’agent, il n’y a que deux options : chasser l’hippopotame ou l’abattre tout bonnement.

C’est quand même saugrenu que les autorités depuis neuf ans ne fassent rien pour venir à bout d’un hippopotame qui déchiquette des cuisses d’humains par-ci et abrège la vie de personnes innocentes par-là si tant est qu’il n’y ait qu’un seul hippopotame dans le fleuve. Les habitants du village de Gouloumbou ont une fois abattu un hippopotame aux abords du fleuve. Après l’avoir dépecé, ils ont trouvé dans son ventre un pantalon et une chemise.

Si aucune action n’est menée, beaucoup d’individus dont la pêche est la principale source de revenus dans cette partie du Sénégal oriental vont anticiper leur retraite à moins de changer de métier. Ce qui n’est pas sans conséquence étant entendu que certains seront portés vers des activités peu recommandables comme le banditisme de grand chemin.

Analyse sur la suspension du mot d'ordre de grève du Saes



Le Syndicat Autonome des Enseignants du Supérieur (SAES) a décidé il y a près d’une semaine de suspendre pour quinze jours son mot d’ordre de grève. Cela, parce que le Président de la République a entamé des négociations avec le Saes qui ne sont pas arrivés à terme. Jean-Paul Ndour, quels sont les contours de ces négociations ?
De prime abord, il faut comprendre que le Saes a décidé d’observer deux semaines de répit parce que d’après le coordonnateur de la section Dakar Yankhoba Seydi, le gouvernement a accepté d’abroger la loi sur la prime d’écrêtement. Ce système consistait à prélever une partie de la solde des hauts fonctionnaires tels que les Magistrats, les Médecins, les Généraux de l’armée et cetera et de la verser dans les comptes des agents moins lotis. Du coup, même les retraités du syndicat seront soulagés.
Il faut aussi noter que les discussions autour de la prise en charge médicale sont très avancées. Jusqu’à un passé récent, les enseignants et leurs familles étaient rejetés des structures hospitalières.
Toutefois, des points d’achoppement demeurent. Le Saes constate pour le déplorer que ses indemnités de logement sont largement inférieures à ceux des autres hauts fonctionnaires pourtant moins gradés qu’eux dans la hiérarchie et la réforme des titres académiques n’est toujours pas effective.
Autre blocage, le Saes veut que l’enseignant du supérieur retraité garde 80% de son dernier salaire net.
Le rôle du syndicat est de défendre les intérêts matériels et moraux de ses membres. Et à étudier minutieusement la plateforme revendicative du Saes, il ressort clairement que leur lutte est légale et légitime. Mais de là à sacrifier toute une génération !! Ça pose problème.
En face, l’Etat n’est pas exempt de tout reproche car dans la majorité des cas, il prend des engagements qu’il respecte à moitié ou qu’il ne respecte pas du tout. Il faut donc que l’Etat redéfinisse ses priorités et sois franc avec le Saes.