24 morts et un blessé
grave depuis 2007. C’est le bilan lugubre des attaques d’un hippopotame vivant
dans le fleuve Gambie sur de paisibles citoyens dont le seul péché est d’être
allé pêché dans ledit cours d’eau.
Les populations des
villages de Gouloumbou, Guénéto, Nguén et Sankagne ne dorment plus du sommeil
du juste. Les habitants des communautés rurales de Missirah et de Néttéboulou
sont en effet terrorisés par un hippopotame qui blesse et tue sauvagement.
Avec la pêche comme
activité phare, les autochtones ne peuvent s’empêcher de travailler pour gagner
leur vie. Or, la bête féroce dicte sa loi dans les eaux du fleuve et ses
environs. Même les bœufs ne sont pas épargnés. Selon le récit des témoins, le 04
Août 2015, vers quinze heures à Sankagne, Mamadou Camara pêcheur de 38 ans et
Siradio Fall, élève en classe de 3e ont fait les frais de la furie
du tueur en série alors qu’ils pêchaient tranquillement.
Ils ont à trois reprises
été chargés par le mammifère qui a renversé leur embarcation et emporté avec
lui Mamadou Camara vers une destination inconnue. L’élève Siradio Fall a pu
s’enfuir à la nage laissant son compagnon avec le monstre dans l’eau. Le corps
du pêcheur n’a pu être repêché dans un piteux état que tard dans la nuit du
cinq août 2015 à 500 mètres des lieux de l’attaque.
C’est la question qui
taraude les tambacoundois depuis 2007 Frédéric. Selon un agent des eaux et
forêts de la zone sous le couvert de l’anonymat, son chef attend de recevoir
l’aval des autorités compétentes pour envisager des mesures appropriées visant
à mettre un terme aux dérives de l’animal assassin. Pour l’agent, il n’y a que
deux options : chasser l’hippopotame ou l’abattre tout bonnement.
C’est quand même saugrenu
que les autorités depuis neuf ans ne fassent rien pour venir à bout d’un
hippopotame qui déchiquette des cuisses d’humains par-ci et abrège la vie de
personnes innocentes par-là si tant est qu’il n’y ait qu’un seul hippopotame
dans le fleuve. Les habitants du village de Gouloumbou ont une fois abattu un
hippopotame aux abords du fleuve. Après l’avoir dépecé, ils ont trouvé dans son
ventre un pantalon et une chemise.
Si aucune action n’est
menée, beaucoup d’individus dont la pêche est la principale source de revenus
dans cette partie du Sénégal oriental vont anticiper leur retraite à moins de
changer de métier. Ce qui n’est pas sans conséquence étant entendu que certains
seront portés vers des activités peu recommandables comme le banditisme de
grand chemin.