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mercredi 17 décembre 2014

Remise de diplômes à la 44e promo du Cesti : le recteur annonce qu’un projet de radio et de télé à l’UCAD est étudié



La 44e promo du Cesti

Le Centre d’études des Sciences et Techniques de l’Information CESTI a sacrifié à la traditionnelle cérémonie de remise de diplômes. Elle a eu lieu dans la salle de conférence de l’UCAD 2. La cérémonie empreinte de solennité a consacré la qualification de 31 journalistes avides de démontrer leur talent dans les rédactions.
Le défunt parrain de la promotion, Amadou Djigo a été décrit comme un professionnel absolu avec 2 passions : l’écriture et le sport.
Comme déclarations intéressantes,  Hadja, porte- parole des récipiendaires a invité les autorités à octroyer une bourse d’études à tout étudiant du Cesti. Le nouveau recteur quant à lui, a révélé qu’ils réfléchissent sur la mise en place d’une radio et d’une télé à l’UCAD.  

lundi 1 décembre 2014

Le grand bond en avant du Cap-Vert : Un exemple pour l’Afrique




Christina Duarte pendant son speech
Christina Duarte était hier à la salle visio-conférence de l’UCAD 2 pour expliquer aux étudiants du Cesti ainsi qu’à quelques personnalités politiques le motif de sa candidature au poste de Directrice de la Banque Africaine de Développement (BAD) en passant par l’exposé des grandes réalisations de son pays.
La dame en question est ministre des finances et du plan au Cap- vert. D’emblée, elle s’est dite surprise d’avoir trouvé une salle remplie et a remercié le Cesti qui lui a donné là, l’opportunité pour la première fois de s’exprimer au Sénégal, et de surcroit en français.
Madame Duarte a dans son allocution brièvement présenté le Cap-Vert : « La langue officielle au Cap-Vert est le portugais mais nous sommes de la CEDEAO et une grande partie de la population parle français. L’histoire du Cap-Vert est assez intéressante. En 2008, le Cap-Vert est devenu un pays de revenus intermédiaires ; le PIB étant passé de 200 dollars à 3800 dollars. Mais tout cela a commencé en 1975, date de notre indépendance. A l’époque, nous n’avions  presque rien, seulement deux écoles. Notre taux de scolarisation actuel est de 95% et nous faisons partie des pays africains les  mieux gouvernés juste derrière l’île Maurice sans oublier que nous sommes le 4e pays africain où le taux de pénétration d’Internet est le plus fort. Nous sommes aussi considérés comme un des pays africains les mieux dotés en infrastructures. »
Ensuite, elle a montré à l’assistance le chemin emprunté par le Cap-Vert pour en arriver à un tel niveau : « En 1947, 30% de la population est morte à cause de la famine. Nous sommes 500000 habitants pour  un territoire de 400 km2. Les réformes politiques (passage du parti unique au multipartisme pacifiquement ; économiques (décision dans les années 90 de mettre le secteur privé au centre de la dynamique économique Cap-Verdienne, institutionnelles et la réforme des finances publiques ont considérablement contribués au décollage du Cap-Vert.
Sa candidature à la BAD repose sur la crédibilité du Cap-Vert en matière de bonne gouvernance et sur son parcours académique et professionnelle très riche (ministre des finances du Cap-Vert depuis 2006, expérience dans le développement rural, obtention de deux masters sur l’Administration aux Etats-Unis, spécialisation dans la finance internationale, expérience dans la City Bank au Kenya, en Angola où elle a pu en devenir la vice-présidente).
Une fois élue Directrice de la Banque Africaine de Développement, elle souhaite appuyer les gouvernements africains dans leurs différents programmes (infrastructures et réformes institutionnelles) et libérer un processus de mobilisation de l’épargne africaine pour l’Afrique parce que la majorité de la liquidité africaine des banques centrales, des banques commerciales privées et des fonds d’investissement est investie hors du continent mais en même temps, on sollicite des financements externes pour construire des infrastructures, d’où l’urgence d’une approche plus collaborative et moins compétitive.
Elle préconise aussi à la Bad des systèmes de suivi-évaluation en étant plus une banque d’investissement en Afrique qu’une banque multilatérale pour que l’institution ne soit pas une grande bureaucratie internationale.
Troisièmement, elle compte soutenir le secteur privé africain pour l’émergence de la productivité et enfin lutter pour la promotion de la femme devenue un impératif socio- économique.

     

vendredi 28 novembre 2014

Le traitement dévalorisant des femmes par les médias


Nos invités du jour
Un carrefour d’actualité sur le thème Femmes, médias et gouvernance organisé par le PANOS s’est tenu cet après-midi dans la Case foyer du Centre d'études des Sciences et Techniques de l'Information (CESTI. Comme panélistes, nous avons eu Mame Less Camara, journaliste et formateur au CESTI depuis 16ans,  Madame Niasse, spécialiste en plaidoyer dans l’ONG ADEMAS (Agence de développement du marketing social)  et Monsieur Libasse Hann, géographe de formation, spécialiste en médias et gouvernance.


Mame Less a accès son intervention sur la femme  en tant qu’objet de la  collecte et du traitement de l’information. Il a fait remarquer que la femme est souvent présentée dans les médias à travers un prisme déformant, beaucoup plus sous l’angle de ses turpitudes que sous l’angle de ce qui la met en valeur (violences physiques et verbales, prostitutions, harcèlement sexuel, mariages forcés,  excisions, non scolarisation).

 En guise d’exemple, il a donné l’exemple selon lequel pour vendre du savon, il faut mettre en avant une femme, de préférence nue.

 La femme devient selon lui dans ce cas un simple objet qui expose son corps pour inciter à acheter. Il a aussi déploré le fait que les journalistes tournent en dérision l’acte sexuel par des phrases du genre « tel et tel se sont adonnés à une gymnastique horizontale ». Ce qui offusque au plus haut point Mbaye Sidy Mbaye, professeur d’éthique et de déontologie au CESTI.

 Mame Less s’est aussi désolé du fait que les journalistes ne parlent pas de l’évolution des femmes qui accèdent à un niveau honorable de responsabilités. Alors que ce phénomène devrait susciter l’attention des journalistes. Même si il reconnait que les femmes aussi participent au saccage de leur image par la reproduction du complexe d’infériorité qui leur a été inculqué depuis le bas-âge résumé par le dicton suivant : on ne naît pas femme, on le devient.

Il a invité les journalistes à s’inspirer de Nietzsche pour jeter sur la réalité un  regard oblique permettant de voir au-delà de ce qui leur est présenté.

D’après Madame Niasse, des études au niveau des différents médias (journaux, radios, télé et presse en ligne) leur ont permis de constater que la femme occupe une place minime dans le paysage médiatique. Même dans leur domaine de prédilection où elles auraient pu jouer un rôle extrêmement important, les femmes apparaissent de façon incidente dans les rubriques d’information. 

Pour elle, les femmes manquent de visibilité car on ne parle d’elles que sur la page people. Madame Niasse a aussi souligné que l’un des défis majeurs de la société civile est de trouver une solution aux journalistes qui sont sous le poids des patrons de presse à la recherche de profit. Comme illustration, elle a expliqué que leurs réflexions sur la planification familiale ont du mal à être publiées dans les médias.

Pour Monsieur Hann, les médias reflètent une image sombre des femmes mais la responsabilité est partagée : « Les médias ne sont que le reflet d’une société et tous les problèmes auxquels les femmes sont confrontés résultent d’un problème de gouvernance, donc de démocratie. Or, la démocratie moderne est une démocratie représentative.

 Dans presque tous les états africains, on a un schéma démographique quasi-identique (52% de femmes et 48% d’hommes). Ça veut dire que les femmes sont majoritaires mais ne sont pas tellement associées à la gestion des ressources publiques (finances, mines, foncier etc.) car n’y participant même pas à hauteur de 10%. Ce qui pose un sérieux problème d’équité. Même dans la gestion des conflits récurrents ces 20 dernières années en Afrique, elles ne sont pas vraiment impliquées, pourtant, elles y paient le plus lourd tribut. »

Il a terminé son propos en exhortant les journalistes à accentuer leurs efforts de sensibilisation qui peuvent amener les populations lésées à revendiquer leurs droits le plus élémentaires.