Aujourd’hui, Vendredi 09 mai 2014, le Centre d’Etudes des
Sciences et Techniques de l’Information(CESTI), a démarré à 9h56mn ses journées
d’intégration à la mythique case foyer. Le professeur Saliou Ndiaye, président
de l’assemblée de l’Université Cheikh Anta Diop a dirigé la séance de main de
maître.
Au présidium, il y avait Papa Djibril Fall, président de
l’amicale des étudiants du cesti qui a prononcé un mot de bienvenue. A sa
suite, la parole a été donnée à Madame
Christine Agboton, veuve du parrain de l’événement Feu Alain Agboton arraché à
notre affection un 07 mars 2004 à 53 ans. Ladite dame pour exprimer sa
reconnaissance au cesti n’a trouvé rien de mieux que le mot Merci avant de donner
une partie de la bibliothèque de son mari à l’école. Sous une forte émotion,
elle a dit que la présente cérémonie est un fil ténu entre l’ici bas et
l’au-delà.
Après est arrivé le tour du Directeur du Cesti, Monsieur
Ibrahima Sarr qui a confié avoir été un ami de Alain Agboton. Il a aussi
rappelé l’idéal panafricain que le cesti cultive depuis plusieurs années.
« Métis interstice » et « Xoromsi » du défunt journaliste
ont été aussi magnifiés par le directeur qui a qualifié Alain d’artiste, de
poète et de billettiste.
Pendant sa prise de parole, le recteur de l’université,
Monsieur Saliou Ndiaye a considéré la cérémonie comme un moment intense
d’interaction entre le ludique et le pédagogique, un moment de communion entre
jeunes venus d’horizons divers. Il a ensuite dépeint l’Ucad comme un concentré
de nationalités, de visions du monde, d’école arc en ciel dotée d’ouverture
vers la tolérance dans une vérité crue(responsabilité sociale de l’université)
tout en étant rigoureux, un espace cosmopolite berceau de l’élite africaine
sous domination coloniale, théâtre de grandes luttes idéologiques et
politiques.
En hommage au parrain, après l’avoir classé parmi les diplômés de la 2e promotion du
cesti, on peut retenir ceci :
« Alain était un Sénégalais d’ethnie béninoise garni de grandeur, de
splendeur et de plénitude, un pédagogue émérite, un brillant conseiller en
communication, un journaliste chevillé aux règles d’éthique et de déontologie,
bref l’incarnation de l’intégration.
Il n’a pas non plus manqué de souligner que Alain fait partie
des pères fondateurs des cahiers de
l’alternance. Il a aussi invité les futurs journalistes à lutter contre
l’émergence d’une presse populaire, ignorante basée sur le profit et le
mercantilisme sans oublier de les exhorter à la recherche d’un éclectisme
culturel, au respect de l’altérité pour faire du cesti un levain fertile du
raffermissement des liens.
Ensuite, Monsieur Mamadou Dramé, Directeur de cabinet du
ministre de la communication et de l’économie numérique s’est prononcé sur la
qualité de l’enseignement, credo du cesti et socle de l’approfondissement de la
démocratie en Afrique. Pour ce qui est de l’accompagnement de l’Etat, il a
promis l’annulation de la dette fiscale et l’adoption du code de la presse. Aux
étudiants, il a demandé beaucoup de sacrifices pour être des meilleurs parmi
les meilleurs car Alain a fait du
journalisme un sacerdoce, une vie a-t-il
conclu.
Un documentaire émouvant à la mémoire d’Alain a été visionné
avant que Madame Ute Bocandé, chargée de programmes à la fondation Konrad
Adenauer ne décrive le parrain comme un homme qui s’investit à fond dans tout
ce qu’il entreprend, un croyant pratiquant de la charité. Elle a aussi passé en
revue les relations qui ont lié Alain à leur fondation surtout avec les cahiers
de l’alternance.
La voix entendue tout au long du documentaire est d’Emmanuel
Millimono, étudiant cestien en 3e année option télévision.
Le professeur Babacar Diop, à l’Ucad depuis 42 ans et ex
médiateur de l’Ucad a félicité l’amicale pour l’initiative et présenté le
parrain comme son grand complice au sourire éloquent, intelligent et cynique.
Par ailleurs, il a invité les futurs journalistes à réfléchir sur
3 aspects : le courage, le respect des droits humains et la veille.
Monsieur Mamadou Koumé, au Cesti depuis 38 ans a affirmé que
c’est la première fois que la journée d’intégration prend cette dimension.
D’après lui, comme billettiste, Alain n’a jusque là pas trouvé de remplaçant.
Très proche du défunt journaliste, il a déclaré qu’il n’oubliera jamais le
bonheur de l’avoir connu.
En lever de rideau, la troupe théâtrale « Toc Toc »
nous a gratifié d’une magnifique interprétation d’un extrait du roman l’Etat
d’urgence du professeur Oumar Sankharé, Agrégé de Grammaire et de lettres classiques
publié en 1995, mais toujours actuel. Dans la même foulée, ils ont déclamés
avec une maîtrise déconcertante un poème dédié au Mali pour que ledit pays
reverdisse dans une Afrique pleine de liberté.
Sans transition, les invités ont visités les locaux du Cesti
et pris part à une collation à la salle Haby Camara.
Dans l’après-midi, les résultats des génies en herbe ont
donné pour finalistes les équipes de la
2e et 3e année qui vont croiser le fer le lendemain. La 1ère
année n’a pas démérité.
Pour finir en beauté, le film-documentaire de Didier Awadi Les
Etats-Unis d’Afrique, au-delà du Hip Hop, a été visionné à la Case
foyer par un maigre public. Ledit film traduit un appel à l’engagement des
Africains pour prendre en main leur destin.
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