C’est reparti. Le CESTI a renoué avec les carrefours
d’actualité. Hier, à la salle visioconférence de l’Ucad 2, les étudiants ont
assisté à une conférence animée par pierre rimbert, rédacteur en chef du monde
diplomatique. Le thème de son exposé était le suivant : Espoirs et
déboires de l’information numérique. La rencontre est le fruit d’un partenariat
avec le monde diplomatique qui offre aux cestiens un abonnement au monde diplomatique, un accès en
ligne à ses archives et la possibilité de participer à un concours étudiant
organisé par le monde diplomatique où il faut proposer des productions à la
hauteur des attentes de son journal.
D’emblée, le conférencier a parlé des
bouleversements entrainés par l’économie numérique, notamment dans la pratique
journalistique. « Chaque jour ou presque, nous parviennent des
informations qui auraient semblé invraisemblables il y a seulement quelques
années. Le 18 janvier dernier, par exemple, le quotidien d’affaires britannique,
le Financial Times annonçait à la Une que plusieurs centaines de milliers de spam
(courriers électroniques non sollicités)
avaient été expédié par un réfrigérateur connecté à internet. »
a-t-il indiqué. « Autres cieux, autres acteurs, à la fin du mois
d’octobre, les dirigeants de l’organisation de l’Etat islamique en Syrie et en
Irak distribuaient des consignes très strictes pour que les combattants cessent
de se vanter sur twitter et apprennent à effacer les traces numériques afin de
ne pas se faire repérer par les services secrets occidentaux au point que la
police religieuse s’intéresse désormais autant aux pratiques numériques qu’à
l’observance des pratiques religieuses. » a-t-il encore indiqué. Avant
d’en déduire que qu’il s’agisse de vie quotidienne, d’économie, de politique et
d’armée, internet et la communication numérique semblent omniprésentes. Ils
ouvrent des perspectives inouïes et sont devenus des composantes entières de la
vie humaine.
Seulement, nous n’avons pas tiré toutes les conséquences de cette
extension d’internet. Nous continuons souvent à percevoir le monde numérique
comme un nouveau média, comme un ensemble de services dématérialisés et
d’appareils qui seraient voués à la communication. En quelque sorte, c’est
comme si internet était un cosmos à part, un monde qui nous arrive tout fait,
tout préparé et auquel au fond on ne pourrait pas changer grand-chose vu que
nous ne maitrisons pas ses subtilités technologiques.
Il lui semble que c’est
une erreur car la réalité est plus simple, que l’univers numérique ne se
distingue pas fondamentalement des autres domaines où se pose la question du
pouvoir et que derrière les sites d’information, les journaux en ligne,
derrière les réseaux sociaux se joue un jeu déjà ancien. Des groupes industriels,
des Etats, tentent d’imposer leur vision de l’avenir, de la science, de
l’économie, du journalisme et de la démocratie. Or, sur chacun de ces sujets,
nous avons notre mot à dire. Le contrôle du monde numérique, c’est aussi notre
affaire. Pour le comprendre, il faut passer de l’autre côté de l’écran.
Comme
la plupart des nouvelles technologies qui ont été introduites depuis trois
siècles, l’information numérique présente un double visage : d’un côté, un
visage sympathique, avenant, qui prend la forme de service gratuit qui facilite
la vie, élargit nos horizons, qui rapproche les gens, qui donne la parole à
ceux et celles qui en ont été privées et une face plus sombre, moins facile à visualiser car il
nous faut regarder au-delà des pages d’accueil, et des smartphones rutilants.
C’est le cas de l’affaire Snowdon.
Comme internet a une histoire qui remonte
aux années 40 et qui évolue sans cesse en fonction de choix industriels et
politiques, il est possible que les peuples à travers une révolution bien pensée
oriente internet en leur faveur.
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