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jeudi 13 novembre 2014

Espoirs et déboires de l’information numérique




C’est reparti. Le CESTI a renoué avec les carrefours d’actualité. Hier, à la salle visioconférence de l’Ucad 2, les étudiants ont assisté à une conférence animée par pierre rimbert, rédacteur en chef du monde diplomatique. Le thème de son exposé était le suivant : Espoirs et déboires de l’information numérique. La rencontre est le fruit d’un partenariat avec le monde diplomatique qui offre aux cestiens un  abonnement au monde diplomatique, un accès en ligne à ses archives et la possibilité de participer à un concours étudiant organisé par le monde diplomatique où il faut proposer des productions à la hauteur des attentes de son journal.
 D’emblée, le conférencier a parlé des bouleversements entrainés par l’économie numérique, notamment dans la pratique journalistique. « Chaque jour ou presque, nous parviennent des informations qui auraient semblé invraisemblables il y a seulement quelques années. Le 18 janvier dernier, par exemple, le quotidien d’affaires britannique, le Financial Times annonçait à la Une que plusieurs centaines de milliers de spam (courriers électroniques non sollicités)  avaient été expédié par un réfrigérateur connecté à internet. » a-t-il indiqué. « Autres cieux, autres acteurs, à la fin du mois d’octobre, les dirigeants de l’organisation de l’Etat islamique en Syrie et en Irak distribuaient des consignes très strictes pour que les combattants cessent de se vanter sur twitter et apprennent à effacer les traces numériques afin de ne pas se faire repérer par les services secrets occidentaux au point que la police religieuse s’intéresse désormais autant aux pratiques numériques qu’à l’observance des pratiques religieuses. » a-t-il encore indiqué. Avant d’en déduire que qu’il s’agisse de vie quotidienne, d’économie, de politique et d’armée, internet et la communication numérique semblent omniprésentes. Ils ouvrent des perspectives inouïes et sont devenus des composantes entières de la vie humaine.
 Seulement, nous n’avons pas tiré toutes les conséquences de cette extension d’internet. Nous continuons souvent à percevoir le monde numérique comme un nouveau média, comme un ensemble de services dématérialisés et d’appareils qui seraient voués à la communication. En quelque sorte, c’est comme si internet était un cosmos à part, un monde qui nous arrive tout fait, tout préparé et auquel au fond on ne pourrait pas changer grand-chose vu que nous ne maitrisons pas ses subtilités technologiques.
 Il lui semble que c’est une erreur car la réalité est plus simple, que l’univers numérique ne se distingue pas fondamentalement des autres domaines où se pose la question du pouvoir et que derrière les sites d’information, les journaux en ligne, derrière les réseaux sociaux se joue un jeu déjà ancien. Des groupes industriels, des Etats, tentent d’imposer leur vision de l’avenir, de la science, de l’économie, du journalisme et de la démocratie. Or, sur chacun de ces sujets, nous avons notre mot à dire. Le contrôle du monde numérique, c’est aussi notre affaire. Pour le comprendre, il faut passer de l’autre côté de l’écran.
 Comme la plupart des nouvelles technologies qui ont été introduites depuis trois siècles, l’information numérique présente un double visage : d’un côté, un visage sympathique, avenant, qui prend la forme de service gratuit qui facilite la vie, élargit nos horizons, qui rapproche les gens, qui donne la parole à ceux et celles qui en ont été privées et une face  plus sombre, moins facile à visualiser car il nous faut regarder au-delà des pages d’accueil, et des smartphones rutilants. C’est le cas de l’affaire Snowdon.
 Comme internet a une histoire qui remonte aux années 40 et qui évolue sans cesse en fonction de choix industriels et politiques, il est possible que les peuples à travers une révolution bien pensée oriente internet en leur faveur.    
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