Pages

mardi 17 mars 2015

Admirable parcours d' Eugénie Rokhaya Aw.



 
Marqué par le combat politique de son père, elle s’est très tôt engagée dans les mouvements de jeunesse. Entre treize et dix-sept ans, elle était responsable nationale du mouvement des cœurs vaillants âmes vaillantes (CVAV). Par la suite, elle s’est posée la question sur la problématique du pouvoir. Dans l’Eglise, elle ne comprenait pas pourquoi les femmes ne pouvaient pas être prêtre.

Elle s’est engagée dans un mouvement clandestin de gauche dénommé Xarébi (lutte en wolof) pendant plusieurs années à l’époque du parti unique. Pour avoir accès aux ouvrières, elle s’est engagée dans une usine de transformation de poisson  et a donné des cours d’alphabétisation à ces femmes en compagnie de sa vieille copine Eva Marie Coll-Seck, actuelle ministre de la santé du Sénégal. Cela lui a permis de mieux connaitre la situation des gens les plus défavorisés.

 Elle a très tôt travaillé dans les médias. D’abord à Dakar matin, l’ancêtre du soleil pendant quatre ans, puis, dans un hebdomadaire catholique qui s’appelait Afrique Nouvelle pendant quatre ans aussi.

Elle fut responsable de communication à Lomé, a lutté contre l’apartheid, s’est fait arrêtée, mais n’a jamais rechignée à la tâche. Elle fut la première secrétaire exécutive de l’association des professionnelles africaines de la communication (APAC), basé à Dakar de 1986 à 1992. L’idée était de promouvoir les femmes dans les métiers. Elle luttait contre les images négatives pour leur permettre d’avoir accès à la formation.

Elle a décrochée au Canada un master sur la parole africaine et soutenu un doctorat sur la question des conflits. Laquelle thèse qui s’inspire de son expérience des Grands Lacs et de la manière dont les conflits se nourrissent de problèmes environnementaux.

Une belle revanche pour une femme qui n’a jamais fait d’école de journalisme mais titulaire du Bac et d’une très forte expérience journalistique. Elle a aussi fait carrière dans la consultance pour plusieurs ONG et dans l’élaboration de politiques du développement à l’endroit du continent. Elle a ainsi été de 1990 à 1996, coordonnatrice du réseau Afrique 2000 du PNUD (Programme des Nations Unies pour le Développement), un programme environnemental qui travaillait avec les communautés locales.
 Sans parler de ses nombreux voyages et des nombreuses autres fonctions qu’elle a occupées. Seulement pour vous expliquer un peu la chance inouïe qu’on a de l’avoir comme professeur.       

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire